Cérémonies commémoratives 2015

Anciens résistants, familles de suppliciés et de déportés, mais aussi élèves ou simples habitants de Tulle, quelque 1200 personnes ont participé en fin d’après-midi à la marche en mémoire des événements tragiques du 9 juin 1944.

Sous les glaïeuls ceints d’un ruban mauve, symboles accrochés aux balcons et aux réverbères des 99 pendus du 9 juin 1944, la foule s’est retrouvée, en fin d’après-midi, dans une ambiance recueillie.

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Jean Maison, 90 ans, était cette année encore au rendez-vous, près du monument des martyrs du quartier de Souilhac, à Tulle. Médaille de la résistance à la boutonnière, il explique n’avoir manqué aucune des marches commémoratives : « Au Haut lieu de Cueille j’ai des copains ».

Ému de voir de nombreux jeunes participants des écoles , mais aussi des collèges et lycée, il assure que cette marche de mémoire doit continuer pour les générations futures : « je continue à raconter aux jeunes, dans les écoles , qu’il faut qu’ils sachent ce qui s’est passé et le fait que certains se sont battu pour la liberté ». Un message en forme de passation du  souvenir qu’ont bien compris les écoliers. Appelés à déposer la flamme de l’espoir au pied de la stèle de Souilhac, ils débutent la marche avec sérieux. « c’est l’histoire de Tulle mais aussi de notre pays », explique Chloé, 9 ans, tandis que Mathéo, d’un an son aîné, souligne, « c’est important de se souvenir de ce qui s’est passé pour pas que ça recommence ».

Avant de prendre le car jusqu’au Haut lieu de Cueille, Maguie Clique, Présidente honoraire du Souvenir Français, se souvient, le visage grave, : « j’avais 14 ans à l’époque de la tragédie. Aujourd’hui ; j’habite un appartement avec un balcon fleuri… On m’a souvent demandé de raconter. Il fallait le faire, dire l’horreur… ». Dire l’horreur, c’est aussi le sens de la marche silencieuse observée, derrière les porte-drapeaux et les enfants, par les familles des 99 suppliciés et des 101 déportés, morts dans les camps. « Cette marche est un symbole qui doit demeurer, notamment à travers les enfants qui sont des passeurs de mémoire », insiste Paul Mons, fils de supplicié et vice-président du Comité des Martyrs.

Avant que les noms des disparus ne soient égrenés devant les stèles de Cueille dans le recueillement et en présence de François Hollande, Danièle Picard-Delors, qui a perdu son frère voilà 71 ans, confie : « ça reste un moment très intense d’émotion, il avait 20 ans ».

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