Chers amis,
Comme chaque 9 juin, cette année, une foule importante a rendu hommage à nos martyrs au Haut lieu de Cueille. Les tullistes n’oublient pas.
Votre Conseil d’Administration a écrit au Président de la République, François Hollande, pour lui rappeler deux de nos vieilles revendications :
- L’agrandissement du site de Cueille ;
- La création du musée de la Mémoire et des industries tullistes.
Le 9 juin, nous nous retrouvons serrés sur ce terrain exigu ou l’organisation de la cérémonie et le recueillement sont toujours difficiles. Le musée a été longtemps promis mais reporté pour raison financière .Nous avons demandé au Président d’intervenir auprès des services compétents . Des réponses intéressantes nous ont été faites, à nous de les faire aboutir.
Il y a 70 ans, les déportés rescapés des camps de la mort nazis retrouvaient leurs familles. Ils laissaient derrière eux un grand nombre de compagnons de misère, victimes des mauvais traitements infligés par leurs bourreaux. Chez nous, à Tulle, le 9 Juin 1944,149 hommes ont été embarqués dans des trains pour l’Allemagne. Seulement 48 en sont revenus, et dans quel état ! Les autres malheureux sont venus s’ajouter à la très longue liste des 99 suppliciés par la terrible « Das-Reich ».
Nos familles, très éprouvées, se sont regroupées au sein du Comité des Martyrs. Elles souhaitaient partager leur douleur, comprendre comment un tel drame avait pu arriver, et enfin tenter de faire punir les assassins.
A l’initiative d’Antoine Soulier, le serment a été pris de se rendre chaque 9 Juin, en cortège, à partir de 17 heures, au haut lieu de Cueille. Il a été respecté. Hélas, le temps emporte chaque année les plus anciens, atteints par l’âge ou la maladie.
Certains d’entre nous, touchés par la perte d’un être cher, ont longtemps eu des sentiments très durs, et néanmoins légitimes, envers l’Allemagne. Depuis quelques décennies, les relations se sont heureusement améliorées avec nos voisins d’outre -Rhin. Ce peuple a lui aussi été pris en otage par le régime nazi.
Le Chant des Marais, entonné lors de nos cérémonies, a été créé par des allemands internés dans des camps en 1933.
Pendant la dernière guerre, les trains filaient vers l’Allemagne et ses camps de concentration nazis, bondés de bétail humain. Aujourd’hui, de nouveaux trains filent toujours vers l’Allemagne, mais chargés de réfugiés fuyant la guerre au Moyen Orient. Les nazis ont fait place aux humanitaires !
L’histoire du monde continue. La France se prépare à accueillir un certain nombre de ces malheureux qui ont tout laissé derrière eux. Souvenons-nous de la triste période de la débâcle en 1940, où nos compatriotes du nord du pays fuyaient sur les routes pour échapper à l’avancée des troupes d’Hitler. Ne pensez- vous pas que nous pouvons les accueillir dignement. ?
Le Président,
Michel Drelon